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256                  LES MONUMENTS D'ARTS

dans S. Jean et ailleurs où ils furent les maîtres, qui ne se
plaigne de leur rage, et qui n'annonce quelque marque de
leur cruauté et des effets de leur funeste et brutale vo-
lonté. »
    Je ne reproduirai pas ici tout ce que Rubys a écrit sur
la dévastation du cloître de Saint-Jean et de nos églises. Son
récit est des plus exagérés. La haine l'aveugla sans cesse et
il se jeta dans le parti de la Ligue, qu'il défendit avec fu-
reur; après la soumission de Lyon à Henri IV, il dut même
quitter cette ville pour se réfugier à Avignon,où il resta six
ans. Le chancelier de France, Pomponne de Bellièvre, put
seul lui rouvrir les portes de sa patrie.
    Monfalcon a raconté aussi ces événements. « Maîtres
de Lyon, dit-il (Hist. de Lyon, t. 2, p. 671), les
réformés se vengèrent de l'oppression sous laquelle ils
avaient vécu. Il y eut peu d'attentats contre les personnes,
il faut le dire, il y eut peu de sang versé ; tout le fanatisme
se concentra sur la destruction des églises. Elle fut exécutée
avec une sorte d'ordre, systématiquement, avec la régula-
rité d'une opération militaire. Les démolisseurs ne se
hâtèrent pas; ils prirent leur temps. Au reste, aucune vue
d'intérêt personnel ne les guidait, aucun vol ne fut commis;
ils tenaient registre de la spoliation des églises et agissaient
au nom et au profit de la cause protestante. Tous les chefs-
d'œuvre d'architecture et de sculpture que le génie des
siècles précédents avait élevés, disparurent en quelques
mois. La fureur de destruction des Barbares était aveugle
et soudaine ; bien plus terrible, celle des protestants était
raisonnée : rien ne leur échappa. »
    C'est par l'église Saint-Jean (1) que les protestants com-


  (1) La date précise de la fondation de Saint-Jean n'est pas connue.
« Les textes parvenus jusqu'à nous ne fournissent rien d'absolument