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                       POESIE
Dans la mansarde nue, étranges silhouettes,
Les grandes visions qui dictent les beaux vers
Dévoilent l'idéal aux rêves des poètes.

Et l'aime nuit permet, laissant ces yeux ouverts,
Qu'au repos quelle veut se fasse cette fraude,
Secondant la pensée en ses travaux divers.

L'amant sous un balcon guette, attend l'heure, ou rôde
Parmi l'ombre inquiet, sans que puisse un instant
La nocturne fraîcheur calmer sa fièvre chaude.

La brise de la nuit des soupirs quelle entend
Prend l'écho qu'elle apporte aux nids, tendre famille
Déjà pour le réveil de l'aube palpitant,

Echo dont vous ferez, au bois, sous la charmille,
Votre dècamêron joyeux, merles siffleurs,
Et vous, doux rossignols, votre harmonieux trille.

La brise de la nuit de l'amant prend les pleurs
Pour les cristalliser en gouttes de rosée
Dont l'aube enivrera le calice des fleurs.

O fécondation constante, inépuisée !
Après tourments qui font leurs tourmentés heureux,
Tâche qu'avec le jour la nuit s'est divisée !

Et tout là-haut, rythmant le sonnet langoureux
Dont le dernier tercet éveillera l'aurore,
Les astres d'or, groupant leurs chiffres amoureux,
Ecrivent dans le bleu ton nom divin, ô Laure !

                                   Louis GAREL.