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^06 LA MER SAHARIENNE innombrables cristaux de gypse dont tous « ces atterrisse- ments », c'est-à -dire tout le sol de toute la surface du Sahara est « criblée ». Enfin, en reconnaissant que l'île de Kerkena située en pleine Méditerranée, à cent kilomètres de Gabès, appartient entièrement à cette formation, on con- vient par là même de l'origine marine et méditerranéenne des terrains quaternaires du Sahara, puisque la surface de cette île s'est évidemment formée sous les eaux de la Mé- diterranée, loin de tout « atterrissement continental » pos- sible. Ce fait de l'identité des couches sahariennes avec l'île de Kerkena, où « là aussi il y a des sebkhas pour compléter l'analogie » est d'une gravité extrême. Afin d'échapper à ses conséquences, ira-t-on jusqu'à inventer un affaissement post-quaternaire de toutes les syrtes, qui aurait amené la mer jusqu'au rivage actuel et submergé les anciennes for- mations diluviennes continentales, puis un relèvement pour faire émerger les îles actuelles ? 11 paraît difficile qu'on ose pousser aussi loin l'esprit de système. Combien il serait plus simple et plus sage de ne pas dé- penser tant d'efforts et de talent à soutenir une cause im- possible et d'admettre ce que tous les faits observés jus- qu'ici concordent à indiquer, c'est-à -dire un vaste relève- ment du Sahara, grâce auquel les chaînes jadis sous-marines ont émergé peu à peu, enfermant au fond des cuvettes ainsi successivement isolées, des relais de la Méditerranée primitive dans lesquels les sédiments marins gypso-salés ont continué à se déposer mêlés avec les alluvions des tor- rents qui apportaient, jusqu'aumilieu des strates gypseuses, les coquilles terrestres qu'on y retrouve aujourd'hui. Au large de la côte actuelle, ce même soulèvement a fait sur- gir les sommets des collines sous-marines qui forment maintenant les îles littorales dont le relief est composé de