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^02                     LA MER SAHARIENNE

D'ailleurs, il s'agit moins de savoir ce qui existe actuelle-
ment dans cet endroit précis, puisque les opérations géo-
désiques ontindiscutablement démontré lapossibilité d'inon-
der une partie plus ou moins grande du bassin des Chotts
par les eaux de la Méditerranée, que de découvrir ce qui
existait autrefois. Or, nul géologue n'ignore que la sur-
face terrestre est sans cesse animée de mouvements que
tout démontre, pour cette partie de l'Afrique,être dirigés de
bas en haut depuis l'origine de la période contemporaine.
Il est donc facile de comprendre que le profil orographique
de la contrée, quelque accidenté qu'il puisse être •— ce qui,
d'ailleurs est loin de s'appliquer au cas présent— n'indique
aucunement qu'elle se soit trouvée ou non récemment re-
couverte par les eaux. Les traces d'un exhaussement suffi-
sant du sol et les fossiles attestant l'âge de sa formation sont
les seuls indices quipuissentaider à résoudre cette question.
Or, nous avons vu que les dépôts littoraux de tous les riva-
ges méditerranéens indiquaient un soulèvement récent et
plus ou moins prononcé des côtes, soulèvementque les amas
de cailloux roulés de Constantine permettraient de por-
ter à six ou sept cents mètres, pour cette partie du massif
atlantique. M. Pomel lui-même, dont nous discutons en ce
moment les conclusions, reconnaît, nous l'avons vu, que
des mouvements considérables du soi ont eu lieu dans les
montagnes des Beni-Mnadcer, et que les dépôts récents de
limon et de cailloux roulés, atteignent, dans la vallée du
ChélifF, entre Orléans-Ville et Milianah, des hauteurs d'au
moins deux cents mètres ( i ) . Il n'en faut pas plus pour que
le Sahara,qui n'a jamais dû être très profondément enfoncé
sous les eaux, se soit trouvé complètement exondé, même



  (i) Pomel, le Sahara, p. 25, 49 et 50). Voir la note ci-dessus,p. 130