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h2                 DEUX MOIS EN ESPAGNE




                    C H A P I T R E XVI

            L'ESCURIAL, ROUTE JUSQU'À BURGOS



    Le 15 juin, je quittai Madrid pour retrouver la France en
passant par l'Escurial, voisin de ma route ; le pays est
triste avec de grandes plaines desséchées ; il devient mon-
tueux en approchant du couvent, et l'on rencontre les pre-
miers échelons du Guadalarama qui ne déplaisent pas ce-
pendant, quand on quitte les plaines de Madrid ; l'entrée du
bourg est misérable, ce n'est qu'un amas de ruines que do-
mine l'édifice que je venais visiter.
    Les voyages que j'avais lus m'avaient fait une description
si lugubre du vaste monastère élevé en mémoire de la ba-
taille de Saint-Quentin, qu'il me parut moins déplaisant que
 je ne m'attendais à le trouver; il est très lourd, il est vrai
et d'une architecture peu gracieuse ; mais c'est un couvent
 et il est très imposant et religieux ; son intérieur est nu et
grandiose, son église seule est magnifique, et efface le pa-
lais, ce qui n'est pas commun dans les résidences royales.
   Je m'empressai d'aller visiter les souterrains de marbre,
d'une grande magnificence, où sont les sépultures de la
maison d'Espagne. Us n'offrent rien de bien particulier; les
tombes y sont rangées par étagères, comme dans les autres
monuments de ce genre ; l'ordre seul de leur disposition y
est bien plus précis qu'ailleurs ; ce côté est réservé aux rois,
celui-ci aux reines, avec un rang à part pour celles qui ont
 eu des enfants ; toutes ces tombes sont du plus beau mar-
bre, et faites sur le même modèle.
    Le pourissoir où l'on expose d'abord les corps après les