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                     XES MONUMENTS DES ARTS                             ^67
de Lyon; c'était un homme d'une grande tolérance, qui
lui fut imputée à faiblesse, favorable au protestan-
tisme qu'il embrassa plus tard, et qui croyait avoir
assez d'influence pour en imposer aux partis et
maintenir la concorde parmi eux; quoique suspectant sa
loyauté et terrifiés par les agissements des réformés, les
Lyonnais commirent la faute énorme d'exiger le renvoi des
troupes que le gouverneur avait appelées auprès de lui pour
leur protection ; mais la vanité et la défiance l'emportaient
chez eux sur la prudence. Leurs franchises, conquises
révolutionnairement sur les archevêques, leurs gouverneurs
légitimes, leur permettaient de n'avoir pas de garnison et de
se garder eux-mêmes ; ils firent donc sortir les troupes du
roi et se trouvèrent ainsi à la merci de leur terrible ennemi.
   Cet ennemi était le baron des Adrets; sans principes,
sans convictions, vindicatif, protestant par ambition, brave,
d'une incroyable activité, cruel et sans pitié pour l'ennemi
vaincu, il s'était fait le chef du parti réformé dans le
Lyonnais. Tout était à craindre de sa barbarie lorsqu'il
viendrait à Lyon après la prise de cette ville, à laquelle il
n'assista pas.


l'en punir, tandis que le roi, qu'il put rejoindre bientôt, le renvoya ensuite
à Lyon pour y continuer à remplir les pouvoirs de sa charge.
   Prévoyant les troubles qui se préparaient, il engagea les protestants à
tenir leurs prêches dans un lieu plus éloigné de l'Hôtel-de-Ville, et le
fit transporter au faubourg de la Guillotière.Toutefois, il ne s'opposa pas
à l'exercice public du nouveau culte et cette tolérance, contraire aux
édits royaux, lui fut vivement reprochée. Au dire de Th. de Bèze, il
se montra fort irrité de la prise de la ville par les huguenots et voulait
quitter son poste ; il n'y resta que sur les instances des catholiques,
instances qui semblent prouver qu'ils ne le regardaient point comme un
apostat. Mais il est certain, que tout en se ménageant la faveur de la
cour, il se rangea plus tard définitivement du côté des réformés, car il
fut tué aux côtés du prince de Condé, à la bataille de St-Denis, en 1567,