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                  LES MONUMENTS DES ARTS                   ^6$

   La reconnaissance me fait aussi un devoir d'adresser ici
l'expression de toute ma gratitude à M. Raoul de Caze-
nove, pour les nombreuses et savantes notes qu'il a bien
voulu me fournir pour cette étude. Nul ne pouvait mieux
que lui m'éclairer sur bien des faits historiques que j'ai à
raconter ou à citer, et qui ont été souvent l'objet de ses
recherches et de ses études au point de vue de l'histoire
du Protestantisme.




                 PREMIÈRE          PARTIE



   En 1562,1e protestantisme, malgré les lois sévères, parfois
même cruelles, de François I er , comptait déjà à Lyon un
très grand nombre de prosélytes. Jean Fabry, Pierre Foumelet
et Claude Monnier furent tour à tour leurs ministres. Plus
d'un personnage de la Cour ou des hautes classes de la
société leur accordaient leur appui, et ils se réunissaient
dans une vaste maison près de la place des Cordeliers, pour
y chanter, en commun, les psaumes traduits par Marot et
Théodore de Bèze ; mais ces réunions effrayèrent le pouvoir,
et les réformés durent plus tard transférer leur temple à la
Guillotière d'où l'on ne pouvait rentrer à Lyon que par un pont
solidement fortifié. Mais à mesure que les adeptes de la
nouvelle religion grandirent en nombre et en puissance, ils
élevèrent des prétentions que la situation politique de la
France ne permettait pas d'admettre. C'est ainsi qu'ils
demandèrent de se rassembler dans l'intérieur de la ville,
pour s'y livrer, comme dans les années précédentes, au libre