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LA MER 134 SAHARIENNE français pour la création des puits artésiens, — de maté- riaux meubles séparés par des bancs de gypse et des lits d'argile imperméable et plus ou moins durcie. On dirait des roches en voie de formation, grès, schistes, conglomé- rats et calcaires grossiers, mais qui ne feraient qu'entrer dans leur période de solidification. La profondeur maxima de la dépression saharienne se trouve dans la région des Chotts, par 34 degrés de latitude nord environ. Les pentes rapides du Djebel-Aurès plon- gent directement dans cette grande cuvette, tandis que la contrée se relève lentement au sud jusqu'à un point in- connu dans l'intérieur. Il résulte de cette disposition du terrain que les puits forés dans les Zibans, entre l'Aurès et les Chotts, ne donnent que peu d'eau, relativement à leur profondeur, car leur bassin d'alimentation est restreint par la grande inclinaison du versant méridional de l'Aurès. Au sud des Chotts, au contraire, où la pente est insensible, le bassin d'alimentation très vaste et probablement très éloi- gné (1), le débit des puits, même peu profonds, est énor- me; certains donnent près de cinq mètres cubes à la minute. Cependant, les sources de cette immense nappe d'eau sou- terraine doivent se trouver à une altitude assez basse, car, dès qu'on s'élève et qu'on arrive à Touggourt, par exemple, la force ascensionnelle de la colonne d'eau diminue rapi- dement. Plus au sud, l'eau coule presque à la surface. Dans les environs de Ouargla, on la trouve, d'après M. Largeau (2), à sept ou huit mètres de profondeur seu- (1) D'après les renseignements recueillis auprès des chefs Touaregs par M. Tristam, il serait probable que les sources des eaux souterraines du Sahara devraient se chercher dans les montagnes boisées du Hog- gar encore inconnues des Européens. E. Desor, ouvr. cité, p. 122. (2) V. Largeau. Le Sahara, premier voyage d'exploration. — Ouargla et h pays de Rirhà , passim.