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 I30                     LA MER SAHARIENNE
Europe., dans les grandes vallées qui rayonnent autour du
massif alpin. Cette question, d'ailleurs, n'est pas de celles
qu'on Ă©lucide en un jour, sans une Ă©tude minutieuse et
complète de la contrée ; aussi n'est-il possible de signaler
que sous toutes réserves les alluvions de Constantine comme
signes géologiques d'un soulèvement de la côte africaine et
seulement Ă  titre subsidiaire, Ă  l'appui des autres faits plus
nombreux et plus concluants énumérés ci-dessus ( 1 ) .
   L'examen détaillé des roches qui constituent le sol du
Sahara serait sans doute le meilleur moyen de résoudre le
problème de la formation de ce vaste désert. Malheureu-
ment, cet examen n'est point facile dans un pays aussi peu
accessible que celui-lĂ  et dont la carte topographique elle-
même est si incomplète encore. Les renseignements que
nous possédons sur la contrée sont partiels et très insuffi-
sants. La géologie de la côte entre Dellys et Bougie est


    (1) Ces amas de cailloutis, presque en Ă©quilibre au sommet d'une
 étroite dorsale et entourés de chaque côté par des précipices abrupts et
 profonds, sont difficilement explicables autrement que comme restes
 d'un ancien rivage. On n'y a trouvé jusqu'ici aucun fossile, aucun signe
 caractéristique qui permette de déterminer l'âge auquel ils peuvent
appartenir. Leur aspect général indique une formation très récente;
 mais la répugnance naturelle qu'on éprouve à admettre une pareille
submersion de l'Atlas, submersion qui n'aurait pas laissé de traces plus
 étendues et plus claires, les a fait repousser jusqu'à la période pliocène.
 M. Pomel (Le Sahara, p. 47) y voit même du miocène. C'est reculer la
 difficulté, mais la solution du problème n'en est pas plus avancée. Le
 même géologue est bien obligé d'admettre que le massif de l'Atlas a
subi tout récemment des dénivellations considérables qui ont laissé
des témoins irrécusables, notamment dans la vallée du Chéliff (Ouvr.
cité, p. 49). Il reconnaît que des dépôts marins côtiers se trouvent, près
de Cherchell, à deux cents mètres d'altitude et qu'un cordon littoral a
été plus récemment soulevé de quelques mètres à Tripoli, Tunis, La
Calle, Philippeville, Alger, Cherchell, Tenès, Mostaganem, Arzew,
Oran, Tanger, Mazagran, Saffi, au cap Blanc (Ouvr. cité, p. 50), dans
la lagune d'Assini, près Acéra et jusqu'au Sénégal, dans la région des