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                        DE BESSENAY                       II5

les quelques faits que nous avons pu rassembler touchant
l'histoire de Bessenay ; ne nous plaignons pas de l'absence
d'intérêt que nous présente cette dernière, ce serait se
plaindre de la tranquillité dont jouit jadis cette commune.
   Remontons bien des siècles dans le cours des temps et
que voyons-nous à la place où le cultivateur de Bessenay
apporte son labeur quotidien ? Une vaste forêt couvre le sol
entier de ce qui devait former le territoire de notre com-
mune ; des arbres énormes, aux troncs gigantesques, aux
racines tortueuses, étendent leurs dômes de verdure sur un
sol vierge de tout travail humain et où on ne voit que des
troncs plus ou moins rapprochés dans leurs longues ave-
nues ; tour-à-tour, les sapins, les chênes et les fayards im-
menses se disputent le terrain et forment de sombres voûtes
sous lesquelles des cerfs et des élans aux longs bois pren-
nent leurs ébats en toute sécurité, si ce n'est qu'ils sont
exposés aux atteintes des loups et des ours retirés dans
leurs tannières ; des rochers considérables hérissent les par-
ties hautes du territoire; de vastes marais interceptent en
partie le cours de la Brevenne se précipitant sous le ber-
ceau que lui forment des aunes et des frênes s'élançant à
toute hauteur. Les vallons sont aussi remplis de marécages
où les herbes aquatiques prennent de grandes proportions ;
des lianes couvrent les épaisses ramures des arbres sécu-
laires; nul cri humain ne vient troubler le vaste silence de
cette nature primitive, mais de temps en temps les rauques
beuglements de l'auroch font retentir les grandes solitudes
des vieilles forêts.
   Voilà ce que devait être Bessenay et ses environs avant
l'arrivée de l'homme, mais quand ce dernier y est-il arrivé?
 Ce serait trop nous en demander, c'est un problème dont
la solution se fera longtemps attendre, probablement.
   Avant les populations ibériques et celtiques, notre com-