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DE LA DÂTE DE LA 104 CRYPTE appauvris et qu'elle ne peut être ce monument d'une magnificence royale, érigé par saint Patient et dont le souvenir subsistait encore. A ce propos, je ferai remarquer que j'ai signalé, d'après des renseignements dus à vos propres observations, une différence d'orientation de la crypte et de l'église supérieure, non pas comme un caractère du style carlovingien à l'égard de la crypte, mais uniquement pour constater que ces deux constructions n'étaient pas contemporaines. Cette observation acquiert ici quelque importance, car l'église supérieure étant bien plus vaste que l'église souterraine, on pourrait m'objecter ce fait pour combattre l'argument que je tire de l'exiguité de la crypte. Enfin le monument nous fournit une dernière preuve, preuve littérale cette fois. Le texte de l'inscription, conservé par les Bollandistes, donnait le titre de saint au pontife, indiqué comme fondateur de ces deux églises jumelles, Patiens sanctus conditor, par conséquent l'édifice, en tant que construction existant alors, n'était pas con- temporain de saint Patient, et il faut prendre le mot fondateur dans son sens le plus précis et le plus limité, c'est-à -dire comme premier fondateur d'un monument rebâti depuis. Cette interprétation littérale, où rien dans le texte n'est torturé ni détourné, concorde si bien avec les données fournies par les documents historiques que l'on ne peut désirer, dans une question en apparence si obscure, un concours si unanime des inscriptions, des caractères architectoniques et des témoignages de l'histoire. J'ose espérer, Monsieur, et je désire vivement qu'après avoir examiné ces simples observations avec cette critique consciencieuse et cet amour sincère de la vérité qui distingue tous vos ouvrages, vous jugiez à propos d'admettre l'opinion que j'avais émise sans l'étayer d'une manière