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84                       POÉSIE




     LA MÉTAMORPHOSE

                  A N G E OU DÉ Al ON




     J'étais dans un bosquet, couché sur de la mousse;
     A mes pieds se tordait un fantasque ruisseau ;
     Et ses gazouillements semblaient une voix douce
     Qui parlait à mon cœur un langage nouveau.


      Tout à coup, j'aperçus une forme divine,
     Car sa démarche à peine effleurait le gazon.
     Je crus, dans cet instant, voir une séraphine,
     Descendre, auprès de moi, du céleste horizon !


     Son limpide regard inspirait la tendresse ;
     Ses traits nobles et purs, son sourire charmant,
     Tout faisait envier ma belle enchanteresse,
     Mais, hélas ! ce transport ne dura qu'un moment !


     Cet ange ou ce démon dominait ma pensée ;
     Celte beauté funeste éblouissait mes yeux ;
     Je devins\le jouet d'une ardeur insensée,
     Et je voulus rêver comme l'on rêve aux deux !