page suivante »
CHRONIQUE LOCALE 77 des dons généraux : M. Brollemann, président du Tribunal de commerce, a envoyé un beurrier argent et cristal, M. Desgorges, un plat en cloi- sonné japonais ; M. Chabrières, une soupière et son plateau, orfèvre- rie ; M. Carnbefort, une coupe de Sèvres de ce beau bleu qui fait la ré- putation de notre grande manufacture nationale ; M. Marix, quatre robes aussi riches qu'élégantes. Notons, encore, une machine à coudre en bois de rose et de tuya, qui a obtenu une récompense exceptionnelle à l'Exposition universelle de 1878 et qui nous a été remise par MM. Grenier et Fontaine. Valeur 500 fr. — Le vendredi 9, un grand concert spirituel a été donné, dans l'église de Saint-Bonaventure, par la Lyre sacrée, avec le concours de deux sopranistes italiens appelés de Rome pour la circonstance. La cu- riosité peut-être aidant, on est venu enfouie entendre MM. Alexandro Moreschi et Philippo Mattoni, dont le talent exceptionnel a été vive- ment apprécié. La Société de Charité maternelle, au profit de qui le concert était donné, a dû être largement satisfaite. Le mercredi suivant, un second concert, en faveur des pauvres de Saint-Bonaventure, a eu même succès de curiosité, d'empressement et d'argent, ainsi qu'un troisième donné le samedi 24 pour les pauvres malades. On ne peut que louer de tout cœur cette union de l'art et de la charité. — Jeudi 22 ont eu lieu à Versailles les funérailles d'une célébrité de l'époque, M. Jules Favre, né à Lyon en 1809 et dont le nom a été si cruellement mêlé à nos derniers revers. C'est un ministre protestant qui l'a accompagné à sa dernière demeure. Suivant sa volonté, aucun discours n'a été prononcé sur sa tombe. — L'Exposition des Amis-des-Arts s'est ouverte le vendredi 16 jan- vier, mais faute de place et pendant la reconstruction de l'aile méridio- nale du Palais des Arts, on a dû prendre les couloirs du musée Bernard et la salle des Artistes lyonnais, ce qui nuit singulièrement à l'effet général. — Dans la vitrine de M. Dusserre, place des Terreaux, on a remar- qué, au commencement de ce mois, le portrait de M. Marck, œuvre nouvelle de notre célèbre pastelliste, M. Jubin. Ce portrait est vrai- ment remarquable d'expression de vérité et qualifie hautement le beau talent de cet artiste, dont la réputation a été consacrée au salon de Paris.