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CHRONIQUE LOCALE Vous souvient-il de Florence, au temps des Médicis ? ou d'Athènes au siècle de Périclès? Eh bien, Lyon me rappelle absolument ces deux villes, en ce moment...., à part le froid. A quelle époque et dans quelles villes, en supprimant, bien entendu, l'incomparable Paris, tète et cœur de la France, a-t-on vn pareille réu- nion d'hommes d'élite et semblable mouvement d'idées? Trente sociétés savantes, quarante-sept journaux, presque cinquante, ne peuvent suffire à l'écoulement de tout ce que nous pensons, savons et disons. Pas de semaine, qu'un de nos dix théâtres ne donne une première d'un auteur du crû, et quels applaudissements ! quels rappels, quelles ovations! On croirait tous les Lyonnais membres de la célèbre confrérie de VAdmi- ration mutuelle ! Notons cependant le succès de bon aloi de M. Alfred Aubert. Cet élan donné et pour se mettre à l'unisson, la charité elle-même est obligée de se faire élégante et gracieuse et de quêter en habits de fête pour ceux qui ont faim et ont froid. Ce n'est pas la meilleure manière, sans doute, mais la misère n'y regarde pas de si près, et pourvu qu'on la soulage, elle demande rare- ment comment on s'est procuré cet or qu'on lui remet ? Et puis, une méthode n'exclut pas l'autre, et nous connaissons assez notre ville pour savoir quelles sommes immenses sont distribuées dis- crètement, directement du coeur à la main. Le fait brillant du mois est cette union, cet élan généreux de toute la presse lyonnaise, sans exception de nuance, en présence du fléau qui sévit sur nous L'ouvrage manque dans notre principale industrie et l'hiver est d'une rigueur inaccoutumée. Que faire ? on ouvre les bourses et on donne tant et plus. On croit avoir assez versé ; on s'est dit : « C'est suffisant ; je n'irai pas plus loin. » Mais non. Voici une fête de bienfaisance, une