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72 UNE FAMILLE NOBLE M des Echerolles au château de l'Ombre,chez M11' Melon, !!e sa vieille et originale parente, ou bien au Battouée ( i ) , chez son cousin, M. Leblanc de Lespinasse, « dans cette « demeure de paix où Ton voyait des vertus toutes patriar- « cales exercées comme une chose toute simple; » mais nous serions entraînés trop loin. Avec le Consulat, le calme se fît. Les émigrés purent rentrer en France et se montrer librement. L'une des premières, Alexandrine reparut à Moulins. « Comme l'hirondelle, dit-elle gracieusement, « j'annonçai le printemps (p. 383). » L'ancienne aisance était malheureusement perdue sans espoir; et l'on dut, après bien des hésitations, laisser MIle des Echerolles venir chercher une place à Paris. De nouvelles vicissitudes com- mencèrent pour elle, moins tristes que celles qu'elle avait connues jusque-là , mais bien pénibles encore. Une situa- tion plus digne d'elle lui fut enfin offerte dans une cour étrangère. La duchesse Louise de Wurtemberg lui confia la direction de l'instruction de ses deux filles. « Je m'étais « attachée promptement, nous dit Alexandrine, aux jeunes « princesses confiées à ma surveillance, et dès lors mon « sort fut heureux. » Ces quelques mots ne la peignent-ils pas bien ? Les souvenirs de M1,e des Echerolles ne sont pas indi- gnes, on le voit, de figurer parmi ces publications atta- chantes qui joignent souvent à la fidélité historique le charme du roman. Ils auront surtout du prix, croyons- nous, pour ceux de nos compatriotes qui voudront se faire une idée exacte de la vie intime de leurs pères pendant la Terreur. Que M. de Lespinasse nous permette de le re- (1) Aujourd'hui le Battoir, commune de Champvoux, près La Cha rite.