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62               PETITES NOUVELLES LYONNAISES
La Roche, lequel passa par alliance à MM. de Monspey,
qui l'ont vendu dernièrement.
   L'hôtel à l'angle de la rue Sala, où est logé le général
commandant la division militaire, est l'ancien hôtel des
Croppet de Varissan. Il y avait des statues et des peintures
de Blanchet. Tout cela fut vendu à l'encan en 1822, quand
la ville l'acheta pour y loger le lieutenant-général.
   Le puits de la rue Saint-Jean. Cet élégant édicule n'a
pas été construit par Philibert Delorme, lequel a eu soin
de mentionner tous ses ouvrages importants, mais il est
conforme à ses principes architectoniques, et selon M. Mar-
tin, dans son ouvrage sur les maisons remarquables de
Lyon, « c'est une inspiration de l'école de ce maître. »
   La ville, en l'achetant (mars 1876), a donc sagement
agi, mais cet achat ne dissipe pas toutes nos inquiétudes.
La maison elle-même est menacée par la manie des aligne-
ments. La vraie place du puits est dans la cour de cette mai-
son, laquelle a autant de droits que lui à être conservée et
entretenue, car elle est un précieux spécimen des construc-
tions du seizième siècle, dans son ensemble comme dans ses
détails exquis. L'escalier surtout est un modèle parfait; de
plus, c'est une maison historique à laquelle se rattachent
d'intéressants souvenirs.
   Antoine d'Estaing, fils de Gaspard d'Estainget de Jeanne
de Murol, doyen du Chapitre de Saint-Jean en 1516, fit
bâtir cette maison à l'angle de la rue Porte-Froc (1), pour


   (1) La porte du cloître au nord était appelée Porte-Froc. L'abbé
Jacques fait venir cette désignation de Porta Fratrum, parce qu'elle ser-
vait aux Frères de Saint-Estienne, nom primitif des chanoines. D'autres
lui donnent pour étymologie : Porta Frochium, parce que les clercs ne
pouvaient entrer dans le cloître sans être revêtus de l'habit ecclésiasti-
que désigné sous le nom général de froc, terme appliqué plus tard à une
partie spéciale du costume religieux.