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46 DE LA PEINTURE l'artiste doit n'admettre qu'une grande simplicité dans les draperies. Il doit être sobre d'accessoires, et ne pas distraire l'observateur par des lignes trop mouvementées, ne pas guinder le geste ni le maintien. Il observera particulière- ment la noblesse des attitudes et, surtout, donnera aux têtes cette onction de la croyance, ce caractère de grandeur sacrée qui provoquent le respect et appellent le recueille- ment. Dans ce genre, nous sommes loin des anciens maîtres. Nous ne pouvons même pas supporter de comparaison avec les maîtres primitifs. De nos jours, les interprètes de ce genre ont remplacé le mysticisme par le positivisme. Est-ce l'absence de la foi qui nous a conduit à cette décadence ? Le clergé n'encourage-t-il pas assez cette branche de l'art si abandonnée ? Le fait est que la peinture religieuse est en complète défaveur et que si nous avons encore quelques artistes d'une réelle valeur ils sont en si petit nombre qu'ils disparaissent dans la foule. Peinture historique. — Le peintre d'histoire a pour mission de rappeler les grands faits qui se sont passés dans les temps anciens ou modernes. Comme le précédent, ce genre exige un dessin correct, de l'ampleur, de la dignité et la connais- sance des temps et des lieux où la scène à reproduire s'est passée. L'artiste doit avoir étudié, d'avance et avec attention, les monuments, les costumes, l'esprit, ce je ne sais quoi qui était alors dans l'atmosphère et que j'appeierai comme le parfum du siècle. Mais ceci ne s'obtient que par une étude attentive et sérieuse de l'histoire. Ce genre demande même une éducation générale. Puis, il faut l'avouer, il n'est pas facile de se procurer, même à prix d'argent, des modèles et d'avoir sous les yeux les costumes, ameublements, ar- mes, bijoux nécessaires à la vérité historique. Enfin, comme le sujet demande a se développer avec une certaine ampleur