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 34                 D-KUX .MOIS EN liSPAGKj;

  chasser Napoléon I er , qui était possesseur de tout leur terri-
  toire. Après un assez long trajet sur une chaussée naturelle,
  vous découvrez enfin la blanche Cadix, que les Espagnols
  ont surnommée la Coupe d'argent, et qui domine en reine
  ses magnifiques rades, et ses pittoresques et cependant
  redoutables batteries.
      Cadix n'a réellement rien de bien remarquable que son
  site qui est un de ceux dont on se plaît à garder la mémoire ;
  le magnifique clocher de marbre blanc de sa cathédrale
  est un panorama, et l'on s'y croit en présence d'un tableau
  fait à plaisir avec les aspects maritimes les plus riches et les
 plus tranquilles.
     Vous êtes tout-à-coup en présence de l'immense mer,
  couverte de vapeurs, de barques de pêcheurs et de vaisseaux
 à voiles ; à vos pieds sont les bastions garnis de beaux ar-
 bres et de jardins; la vieille cathédrale noircie par les siècles
 et, chose unique peut-être, conservant presque intacte sa
 toiture arabe aux petites coupoles, qui rappellent les som-
 mets des tentes de ce peuple.
     Vous vous retournez et vous voyez la vaste rade de la
 ville, un véritable lac comme celui de Thoun en Suisse, for-
 mant deux golfes qui se réunissent à Cadix, et derrière
 l'immense forêt de mâts qui les couvrent, vous apercevez,
 à travers la brume, les collines vertes de la côte ; et plus
 près la Caraca, son port véritable, et la ville elle-même
 dont on n'aperçoit ni les places, ni les rues, tant ses maisons
 sont pressées les unes contre les autres, et serrées par son
 enceinte de murs, dont elle a fait de délicieuses prome-
nades.
    D'un seul côté du clocher, où vous êtes comme en pleine
mer, vous apercevez distinctement la terre que vous avez
quittée, c'est celui qui domine cette longue chaussée, par
laquelle vous êtes venu, et derrière elle, vous revoyez les