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8 LA FABRIQUE DE TAPISSERIES de 1420 à 1430, et il est probable qu'il y en avait déjà en 1350. Ce qu'on appelait tissu, à cette époque, était une étoffe de soie très étroite, faite ordinairement par les femmes. Paris a eu des feseresses de tissuz à la fin du xine siècle ; Lyon au milieu du xiv e . Le nom de tissu resta à l'étoffe de soie, comme si elle était le tissu par excellence, et ceux qui tis^ saient la soie ont porté à Lyon, jusqu'au commencement du xvn e siècle, le nom de lissutiers. L'usage des tapisseries de haute lisse était répandu à Lyon dès le xm e siècle ; à la fin du xive siècle, le goût en était devenu plus vif, et des documents le prouvent. Au xve et au xvi e siècle, les tapisseries abondaient certainement à Lyon plus qu'en aucune autre ville. Lors des entrées des rois et des princes, qui étaient l'occasion de grands travaux de décoration, elles servaient à l'ornement des échafauds, des rues et des places. Elles étaient également tendues dans les églises les jours de fête, dans les principales rues, sur le passage des processions, le jour de la fête-Dieu; elles étaient souvent employées pour la décoration intérieure des édifices. On trouve dans les comptes du Consulat la men- tion fréquente de l'achat ou de la location de tapisseries. Dans de telles conditions, la fabrication des tapisseries de haute lisse ne pouvait manquer d'être introduite à Lyon; on y avait l'habitude des arts textiles, et les peintres ne faisaient pas défaut. Cette fabrication fut établie, en effet, à une époque assez reculée, mais il ne paraît pas qu'elle ait jamais eu beaucoup d'importance. Cependant, dans la pre- mière moitié du xv= siècle, il y eut plusieurs ateliers dans le même temps. Nous avons trouvé dans les chartreaux de l'impôt et dans les rôles des pennonages les noms des tapissiers (1) lyon- (1) Ils étaient appelés tapeciers, lapiciers, rarement ouvriers en haute lice.