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                     LE LAC DE PALADRU                    563
 une ancienne famille, que les généalogistes font remonter
 au xi* siècle. En 1220, elle passa par mariage aux Clermont-
 Tonnerre, qui la vendirent, en 1573, à Artus Prunier,
 baron de Saint-André.
   Les Prunier s'étaient enrichis dans le négoce, et avaient
 été anoblis par le consulat lyonnais. Leur nouvelle terre de
Virieu fut érigée en marquisat par Louis xiv; à la demande
 de Nicolas Prunier, président à mortier du Parlement de
 Grenoble.
   Au milieu du xvni° siècle, cette terre tombée en quenouille
 avait pour héritière Anne-Joséphine, qui se maria au comte
de Langon, baron d'TJriage. Leur fille, Magdeleine-Fran-
çoise, veuve du marquis de Gautheron, laissa ce riche
domaine à M. le comte Sibuet de Saint-Ferriol, propriétaire
de l'établissement balnéaire d'Uriage.
   Le château occupe un quadrilatère irrégulier, de plain-pied
du côté du sua; et soutenu des autres côtés par de hautes
terrasses. Il présente plusieurs types de construction. "Une
partie date des premières années du xive' siècle, une autre
du xvi", une plus importante du xvir3.
   L'entrée est défendue par une courtine à mâchicoulis et à
créneaux, flanquée de deux tours semi-cylindriques ; aux
angles, sont trois grosses tours et une tourelle à poivrière.
La cour intérieure est entourée d'une galerie en forme de
cloître. On y remarque six petites pièces de canon données
par Louis xv, à un Saint-André, en récompense d'un brillant
fait de guerre.
. La chapelle est à visiter, ainsi que la chambre du Roi et
quelques appartements décorés de portraits de souverains',
de portraits de famille et de belles tapisseries à sujets
mythologiques et historiques.
   L'artiste, le simple touriste même, ne saurait venir à
Virieu sans visiter cette superbe résidence féodale. Un
intendant ou fermier occupe deux pavillons, défendant une
première entrée, en avant du château, au débouché d'une
longue avenue de beaux arbres.