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                       POÉSIE                         SOS

Du matin jusqu'au soir des bètes à conduire;
Faire aboyer les chiens, ou vivre avec les loups ;
La bise sur les monts, les taons dans la vallée :
Du pain noir !... j'oubliais encor la clavelée.

                      MORENO


Cette innocente vie a pourtant ses plaisirs :
Elle est sûre d'abord. Quand les tièdes zéphirs
Font briller au soleil le vert des pâturages,
Les bergers, réunis sous de riants ombrages,
A jouer de la flûte occupent leurs loisirs.
Sous l'œil de sa bergère ou y fait mille ouvrages
Rustiques mais charmants, des clayons ou des cages ;
On y tresse la paille en paniers, en chapeaux :
Nous gardons les meilleurs, et quelque grande darne
Nous achète toujours, et fort cher, les plus beaux.

                       ROCCA


Crois-tu qu'on soit muet parce qu'on tient la rame?
Va, sans être berger, je sais plus d'un vieil air.
       Le marin lutte avec la mer,
       Mais cette lutte aguerrit l'âme.
       Qui de nous mourra le premier?
       Qui laissera sa femme veuve ?
Nous sommes tous mortels : Trenca le chevrier
       En a fait naguère l'épreuve
       En roulant du haut d'un sentier.

                       MORENO


       Enfin, malgré la préférence
Qu'à l'état de berger j'accorde au fond du cœur.
Pour obtenir de vous, Nicette, une espérance,
Si vous le désirez, je me ferai pêcheur