page suivante »
438 IA GUERRE DE SYRIE dans l'administration ; il eut de nouveau recours à eux. M. de Cérisy eut la tâche d'organiser une flotte . M. Besson instruisit les équipages. Depuis deux ans, un médecin du Dauphiné,le docteur Clôt,créait des hôpitaux, et sous le nom de Clot-Bey, comme Cérizy-Bey et Besson- Bey, trouvait la fortune avec la célébrité. A son armée, et pour la compléter, le vice-roi ajouta des régiments de chasseurs, de dragons, de lanciers, et jusqu'à des cuirassiers. Désormais, l'Egypte était armée à l'européenne. A voir ces magnifiques régiments manœu- vrer sur l'Esbékyèh ou au pied de la citadelle, sur le Rouméileh et leKaramèïdan transformé, suivre le Mous- ki ou la route ombragée de Boulak, on eût pris l'Egypte pour le pays le plus fortuné de la terre. Il n'en était rien. Pour sa flotte et pour son armée, le Pacha pressurait l'Egypte ; les campagnes étaient appauvries, les agricul- teurs arrachés à la charrue. L'Egypte avait la gloire, elle n'avait pas le bonheur. Les fellahs découragés se prirent à déserter. Ce fut le commencement d'une nouvelle complication pour la politique égyptienne. Pendant que cette armée, qui ruinait l'Egypte, g r a n - dissait, se fortifiait, engouffrait et engloutissait tout, celui qui l'avait créée, Soliman-Bej^, son habile organisa- teur, était délaissé, dédaigné, tombé en disgrâce. Ibrahim n'avait pu oublier la leçon de Tripolitza, les Grecs ménagés, les hommes delà campagne attirés sur le mar- ché comme les marchands dans les bazars, tandis que lui se chargeait des.malédictions de la contrée,en détrui- sant les oliviers (I). Cette conduite si différente était un (I) L'histoire a partout signalé la belle conduite de Soliman