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                         TMERIUAT                         41

élèves, ses amis se pressèrent en foule à ses funérailles.
 Une souscription s'ouvrit pour lui élever un tombeau
sur lequel ses fils placèrent son.buste en marbre blanc
exécuté par M. Textor. Ils donnèrent à la ville son por-
trait peint par son ami Jacomin, et le Conseil municipal sur
le rapport du très-honorable M. Ducarre, lui donna une
place à perpétuité dans le cimetière de Loyasse. C'est là
qu'il repose à l'extrémité de la grande allée, dans une
ligne parallèle, à droite, en face du monument de Mey-
nier, l'inventeur ou le propagateur de l'espolin, non loin
du grand imprimeur Louis Perrin, son ami, et du graveur
Lehmann, habile élève de notre école.

   Fils de ses Å“uvres, observateur plein de finesse, tra-
vailleur infatigable, professeur distingué et sympathi-
que à ses nombreux élèves, Thierriat eut pour amis tous
les hommes honnêtes.
   L'artiste d'une valeur réelle dédaigne l'intrigue et
laisse le savoir faire à l'homme d'un mérite douteux.
Celui-ci jalouse ses collègues et s'effraie des succès de
ses bons élèves. Pour les seconds, il cherche à les dé-
courager et à les pousser dans une mauvaise voie. Cela
est triste à dire, mais cela s'est vu, se voit et se verra.
Tel n'était pas Thierriat. Il aimait à proclamer le mérite
de ses collègues, et à encourager, par ses éloges et ses
conseils, non seulement les élèves qu'il avait formés, mais
encore tous ceux qui lui paraissaient bien doués, et les
traitait avec une noble familiarité qui les élevait à leurs
propres yeux, et nattait leur amour-propre sans les éga-
rer, car il ne leur dissimulait pas que l'art est difficile,
et que le travail opiniâtre seul fait les grands artistes.
   Cher père, pourquoi ma plume n'a-t-elle pas la noto-
riété qui s'attache au talent, afin que je puisse rappeler