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                 Viriêu et le lac de Paladru
                    72 kilomètres de Lyon (1)


   De la gare de Virieu il faut descendre doucement jus-
qu'au pont de la Bourbre, au-delà duquel se trouvent im-
médiatement les premières maisons du bourg.
   Considérable, très-animé, desservi par la route de Saint-
André-du-Gaz et par celle de la Tour-du-Pin, il est bâti en
amphithéâtre sur le versant du coteau qui regarde la vallée,
dont le fond a été assaini par la canalisation de la rivière.
   La plupart des habitations, comme dans tout ce pays, du
reste, n'offrent pas un extérieur agréable à l'œii ; elles sont
construites en pisé, cailloux roulés, tuf et molasse, les seuls
matériaux que produit la contrée, pauvre en carrières de
pierre. Beaucoup de cabarets, deux ou trois hôtels et cafés.
   L'église est intéressante au point de vue archéologique ;
son style est roman, mais il a été remanié au xve siècle,
comme l'indique une inscription enchâssée dans la façade.
Le portail est intact, ainsi que le clocher, haute tour carrée
avec flèche flanquée de quatre pyramidions d'angle. L'inté-
rieur est à trois nefs divisées par des colonnes massives,
aux chapiteaux taillés en biseau et ornés de quatre croix de
Malte.
   En face de l'église est accroupie une vieille et noire
construction, ferme aujourd'hui après avoir été maison-
forte . Au-dessus et à mi-coteau, entre la nouvelle route et
le vieux chemin de Paladru, appelé la Sara, est assis un
fort beau château, qui ne paraît nullement avoir souffert
du poids des ans ni du passage des révolutions.
   La seigneurie de Virieu était un fief qui appartenait à


  (1) Extrait d'un ouvrage qui doit paraître incessamment sous le
titre de : le Dauphiné vu du chemin de fer de Lyon à Grenoble, par
M, le Laron Raverat.