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442 LA GUERRE DE SYRIE sans pressurer le peuple. La Russie offrait à la France une sincère et loyale alliance, serrée par des liens de famille. Les deux nations ainsi unies devaient faire la loi et triompher de la jalousie des nations voisines. Leur but était de se garantir la sécurité de leurs trônes et en même temps de s'emparer immédiatement de l'objet de leurs convoitises réciproques. Dans son lot, la Russie aurait pris Constantinople, la France ses frontières du Rhin. L'Autriche et la Prusse n'auraient pu que murmurer sans agir. L'Angleterre exaspérée aurait lancé toutes ses flottes à travers les Océans ; elle aurait bombardé des ports de mer et capturé des navires ; les deux grandes nations alliées avaient la confiance intime qu'elles fini- raient par en triompher. Mais la conquête d'Alger détournait une partie des forces de la France. Le prince de Polignac offrit au vice- roi d'Egypte de s'unir à nous, moyennant de larges con- cessions à travers les Etats barbaresques. Méhémet Ali séduit accepta, mais ce projet, aussitôt ébruité, parvint aux oreilles de l'Angleterre. De suite, elle envoya préve- nir le vice-roi que si ses flottes sortaient d'Alexandrie, elle les détruirait et, avec l'aide de la Turquie, le ren- verserait lui-même de son trône. Cette menace parut sérieuse ; le gouvernement égyptien se retira. Quelques mois après, Alger, malgré les colères de l'Angleterre, appartenait à la France, mais le trône des Bourbons s'é- croulait ; il n'y avait pas encore eu d'alliance avec la Russie, la frontière du Rhin nous échappa, et la Russie préoccupée par l'insurrection de la Pologne, laissa Mah- mout tranquille sur son trône vermoulu. Si notre éminent compatriote perditl'occasionde com- battre en Algérie à côté de ses anciens compagnons d'ar