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      SATIRE PREMIÈRE DE JUVÉNAL




    Un de nos collaborateurs, M. Thierriat, auteur d'une
traduction de l'Iliade très-exacte et très-estimée, a voulu
se prendre corps à corps avec Horace et faire passer sa
poésie,mot à mot et vers par vers,dans notre langue. Il était
difficile de lutter avec un idiome naturellement sourd
contre une langue sonore ; avec le français diffus, lourd
et pâteux, contre le latin nerveux, élégant, vif et concis.
Nos lecteurs ont vu, dans notre avant-dernier numéro,
l'effort généreux de notre compatriote et ami. Aujour-
d'hui, plus hardi encore, M.Garganose aborder Juvéual,
et, comme le docteur Gérard l'afait pourPerse, si énergi-
que mais si obscur, comme M. Saint-Olive, il y a quel-
ques années, pour plusieurs pièces du grand satirique
latin.M.Gargan traduit envers français la première satire
de Juvénal avec un bonheur d'expression qu'on ne sau-
rait trop louer. Les vices de Rome sont aujourd'hui les
nôtres, etles coups de fouet qui fustigent le luxe, l'égoïs-
me,lemanquededignitéet depatriotisme d'alorssontbien
près de zébrer notre peau. Espérons qu'on ne verra dans
l'œuvre de notre collaborateur qu'une œuvre littéraire
et non une satire des mœurs actuelles; espérons surtout
qu'on n'enverra pas notre é:ninenttraducteur,pourrécom-