Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
242                        POÉSIE

      D'une humeur fière et vagabonde;
      N'aimant rien que le jour vermeil,
      Elle court, à travers le monde,
      A la recherche du soleil ;
      Sans souci des hommes moroses,
      Comme à l'abeille pour son miel,
      11 lui faut la saison des roses
      Et les plus chauds rayons du ciel.

      Quel est son âge? je l'ignore;
      D'un pays qui m'est inconnu,
      Elle apparaît avec l'aurore,
      Quand le printemps est revenu.
      Entre nous deux tout est mystère
      Et quoique j'en veuille savoir,
      Elle me laisse solitaire,
      En partant sans dire : au revoir.

      Son goût périlleux des voyages,
      Après quelques mois de séjour,
      L'entraînant vers d'autres rivages,
      Elle visite, tour à tour,
      Chaque contrée où la nature
      Brodant la pente des coteaux,
      Mêle les fleurs et la verdure
      Au souffle des zéphyrs nouveaux.

      Ah ! lorsque son âme inquiète
      L'emporte loin de nos cités,
      Qu'il serait doux pour un poète
      De s'inspirer à ses côtés!
      Pour lui que d'attrayants mirages !
      Que de magiques visions,
      D'imprévu, de vives images,
      De tableaux et d'impressions !

      Et moi qui chaque jour aspire
      A triompher de sa rigueur,