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                    LA GUERRE DE SYRIE                  447

nison n'atteignit pas trois mille hommes, ses immenses
approvisionnements et -l'assiette redoutable d'une ville
qui avait fait ses preuves lui donnaient l'espoir de bra-
ver, pendant plus d'un an, tous les assauts. D'ici là, il
espérait bien que la Porte ou l'Angleterre viendrait le
débloquer. Cet espoir n'avait rien de présomptueux*
- En effet, l'année égyptienne privée d'ingénieurs ne put
 que canonner, bombarder, essayer une brèche, tenter des
 assauts qui furent repoussés. Les vaisseaux qui voulurent
 s'embosser trop près furent maltraités. Abdallah avait
 une artillerie bien servie, sa garnison était pleine d'ar-
 deur ; le siège ne paraissait pas devoir prendre fin de
 si tôt.
   Sur ces entrefaites, le sultan, irrité, envoya au vice-
roi deux commissaires pour lui signifier d'avoir à cesser
les hostilités, menaçant d'intervenir. Moïiamet con-
naissait trop les embarras de la Porte pour s'effrayer ;
la Turquie, décimée par le choléra, minée par des divi-
sions et des émeutes, était encore serrée de près par la
Russie dont les armées couvraient les Balkans. Il promit,
employa dos moyens dilatoires, écrivit au Divan et, pres-
sant ses préparatifs et ses envois, il enjoignit à son fils
d'avoir à s'emparer d'Acre à tout prix.
    La chose n'était point aussi facile que le Rouméliote se
l'imaginait. Soliman-Bey avait pris la direction de, l'ar-
 tillerie. Quatre batteries de vingt pièces de 36 .anglais,
et de dix mortiers de seize pouces, faisaieut un feu in-
cessant, mais le foudroiement d'une muraille ne suffit
pas pour emporter une citadelle. L'approche, l'investisse-
ment, le tracé des lignes, la conduite des tranchées sont
l'objet d'une science spéciale que rien ne peut remplacer
le génie militaire a un rôle que lui seul peut jouer. Les