page suivante »
CAILHAVA 54o phétie, et chacun lança un quolibet sur le malheureux absent. — Vous avez raison, dit Cailhava ; je vais lui faire pré- parer un vêtement de rechange. — Et complet, dit le groupe jovial. — Complet de la tête aux pieds, répliqua le maître de la maison ; des souliers à la cravate. A peine Cailhava éloigné, la cloche d'entrée retentit brusquement'; la porte s'ouvrit, et Boitel parut, le cha- peau à la main, ses longs cheveux au vent,"le gilet ou- vert, l'Å“il animé ; il s'avança rapidement vers ses amis. On le cribla. — Toujours en retard ! — Toujours oublieux ! — Toujours flâneur ! — Que voulez-vous ? j'ai rencontré une charrette ! A ce mot attendu les rires éclatèrent. Surpris d'une hilarité que rien ne semblait bien justifier, Boitel s'arrêta, promena un regard interrogateur autour de lui, puis, sa nature sensitive, qui ne lui permettait pas de suivre longtemps la même idée, reprit le dessus, son cÅ“ur parla ; il glissa, sans rancune, entre les divers grou- pes, échangea quelques paroles, offrit de chaleureuses poignées de main et, tout à coup, pensa au maître de la maison. — Et Cailhava? — Il s'occupe de vous, chez lui. — De moi ? Les rires bruyants recommencèrent à nouveau. Cette fois, Boitel, presque froissé, flaira quelque mys- tification, quelque coup monté contre lui, et voulut y échapper. — Oh! les beaux nénuphars, s'écria-t-il en courant Ã