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0^0                    QUINCAENON

lettres de provision le nomment Charles de Quincarnon
Malo (1).
   En empruntant des surnoms sonores, les enfants de
l'échevin Malo ont évidemment voulu dissimuler leur
ascendance modeste, et le négoce exercé par leur père.
Ils obéissaient à une fâcheuse habitude de la bour-
geoisie, très empressée à abandonner les noms honora-
bles de ses auteurs pour s'affubler des surnoms de terres
nobles ou de domaines roturiers acquis des deniers
provenant d'un commerce fructueux. Les curieux d'ori-
gines vraies se trouvaient ainsi dépistés. Etranger à
l'ancienne maison de Quincarnon, établie en Normandie,
et n'ayant point possédé de fief de ce nom, le choix fait
par Charles Malo est autant bizarre qu'inexplicable. Les
 enquêtes les plus minutieuses entreprises dans les dépôts
publics de Paris et de plusieurs départements n'ont
 abouti qu'à démontrer une fantaisie ou une vanité très
 raffinée (2).


    (1) V. les pièces justificatives.
   (2) Bibliot. nation, cab. des titres : dossie" Lieu ; arbre généalo-
gique de la maison Quincarnon, au diocèse d'Evreux, originaire de
l'Angleterre ; son nom patronymique est Gray ; Jean de Giay, sire
de Kint ou de Kint-Arnon, s'établit en France en 1390; il est la souche
de la famille Quincarnon qui est citée dans l'Armoriai général de la
France , ses armoiries sont d'argent a trois trèfles de sinople po?és 3
et 1. La généalogie a été faite par Chevillard. Cette famille, divisée en
plusieurs branches établies eu Guyenne, à Rouen et à Alençon, n'a ja-
mais possédé Esquincarnon, ou Quincarnon, nom d'une partie de la
 commune de Collandres, canton de Conches, arrondissement d'E-
 vreux : ce fief appartenait, en 1473, à Jean Barat,maître d'hôtel du roi ;
il passa à Jean du Bec, échansou du roi en 1498; à Guillaume de
 Clery et au duc de Chaulnes qui le vendit,en 1654, à la famille Jubert,
puis, en 1685, aux Legendre.(Notes de M. l'archiviste du départ, de
 l'Eure ; Dictionnaire historique de l'Eure, par Charpillon, 1871,