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492 LES SIX PREMIERS SIÈCLES LITTÉRAIRES mouvement des belles-lettres à Lyon, le savant membre de l'Institut étudie les monuments de la littérature des ive et v° siècles. L'Ecole fondée au if par saint Irénée avait, en effet, porté ses fruits, et la cité comptait alors des écoles municipales si florissantes, qu'on l'appelait communément le « Gymnase public de l'Empire en-deçà des mers. r> Nous n'y trouvons toutefois, au ive siècle, qu'un nombre assez restreint d'écrivains illustres : Saint Just, théologien érudit; saint Rhéticius, .dont M. de La Saussaye fixe avec beaucoup de sagacité l'ori- gine, et Afranius Syagrius, le Mécène du poète bordelais Ausone, poète lui-même à ses heures, mais dont les œuvres ne nous sont point parvenues. C'est, du reste, le sort commun à la plupart des œuvres littéraires au ive sièle, dans les Gaules. Le siècle suivant fut plus heureux, soit par l'effet du hasard, soit plutôt parce que les auteurs y montrèrent plus de talent, et que la faveur du public pour leurs écrit les préserva de la ruine. Cette seconde hypothèse est d'autant plus vraisem- blable , que « Lugdunum parvenait alors à son apogée littéraire. » II faut donc citer l'évêque Eusèbe, originaire de la ville et auteur de deux discours, un peu maniérés sur les Martyrs de Lyon ; mais surtout saint Eucher, le rejeton d'une opulente race de sénateurs, le noble époux de l'il- lustre Galîa, et, plus tard, l'évêque de Lugdunum,- esprit d'élite, âme fortement trempée , qui se décèle dans d'immortels écrits, où l'on pourrait graver avec vérité à chaque page : « Le style, c'est l'homme même! » C'est par lui que M. de La Saussaye termine son inté- ressante, mais bien courte étude. Non pas que tout n'y