page suivante »
BE LA VILLE DE LYON 493 soit substantiel et de choix, mais parce que l'auteur s'ar- rête trop tôt au gré de son lecteur. Il fallait poursuivre dans les siècles postérieurs, cette captivante revue de l'état des belles-lettres à Lugdunum. L'œuvre assurément éiait laborieuse ; mais le travail n'apportait-il point avec lui sa récompense? Et fallait-il, au moment d'aborder ce vu" siècle, que Mabillon appelle quelque part un âge d'or, aurea œtas, et de rencontrer bientôt des noms comme eeux de Leidrade, d'Agobard, etc., fallait-il, dis-je, hésiter à se jeter dans la carrière?... Quiconque s'intéresse à l'histoire de notre ville, regret- tera, comme nous, que M. de la Saussaye se soit arrêté en si bon chemin. Que, du moins, sa tentative soit un exemple et un sti- mulant : un exemple, pour reprendre à nouveau cette étude des six premiers siècles, dont il n'a cueilli que la fleur, mais qu'il est facile de fouiller davantage ; un sti- mulant, pour la continuer jusque dans le moyen-âge et au-delà . La mine est féconde, riche, inépuisable ; mais il faut des ouvriers : qu'il s'en lève donc! C'est aux jeunes gens nourris de fortes études clas- siques et patients au travail, que je fais appel. Je voudrais qu'ils prissent pour devise l'incomparable vers de Térence, ainsi modifié : Lugdunensis sum ; Lugdunensis nihil a me alienum puto. Nous yerrions alors les bibliothèques visitées par de plus nombreux et de plus sérieux lecteurs ; nous verrions surtout plus d'amateurs gravir l'escalier qui conduit aux archives de la ville et du Rhône.