page suivante »
LA RUE ÉCORCHE-BOEUF A l'occasion de la rue de Pazzi, j'ai cité la rue Ecor- che-bœuf, qui lui servait de débouché, et cette dénomina- tion pouvant paraître singulière, j'ai pensé qu'il ne serait pas sans intérêt de donner quelques explications sur cet ancien nom,remplacé aujourd'hui par celui de rue du port du Temple, qu'elle avaitdéjà porté avant celui d'Ecorche- bœuf. Ce titre singulier provenait d'une cérémonie reli- gieuse, la fête des Merveilles, qui se célébrait en l'hon- neur des martyrs de Lyon, contemporains de saint Pothin, et qui se terminait dans cette rue par l'immolation d'un bœuf, destiné à un grand festin. Cette fête fort singulière, dont l'origine provenait d'une idée religieuse était tombée dans la dépravation et avait fini par devenir ce que nous appellerions aujourd'hui un carnaval scan- daleux. Je vais emprunter des citations à quelques-uns des auteurs qui ont traité ce sujet, et mes lecteurs seront libres de faire des réflexions sur les idées émises par ces anciens écrivains. Paradia {Rist. de Lyon, 1573.) s'ex- prime ainsi : « Je n'ai pu découvrir l'occasion de cette « feste des Merveilles ou des Miracles, il faut présumer « que à tel jour avoient été faits des miracles merveilleux « à Lyon, desquels Je peuple avoit si longtemps la mé- « moire si célèbre..,,, il faut bien que cette feste publique, « fréquentée et conservée par une si grande révolution « d'années,ait eu un commencement de quelque admirable « occasion, tant y a que c'étoit jadis une feste de grande