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                    LA GUERRE DE SYRIE                  489

breuse et bien montée, couvrait les derrières et les flancs.
De bonnes dispositions paraissaient avoir été prises, une
seuleexceptée.Renouvelantla faute que Hussein avaitfaite
à Homs, Reschid dissémina son artillerie et, au lieu de
lui donner une cohésion nécessaire, la dispersa deux piè-
ces par bataillon. La même faute devait amenerles mêmes
résultats.
   Ibrahim n'avait que trente mille hommes à opposer à
cette formidable armée, mais la confiance régnait dans
tous les cœurs et les dispositions savantes de Soliman
connues de ses soldats, ne laissaient pas de doute sur la
victoire.
   C'était en effet Soliman qui avait choisi l'ordre de ba-
taille, préparé le terrain, disposé les troupes et, par sa
mâle assurance, annoncé encore un succès.
   Un brouillard épais s'étendait sur les deux, armées ;
les Egyptiens, convenablement protégés par leur posi-
tion, gardaient le silence et attendaient. Arrivés à cinq
cents mètres, voyant à peine l'ennemi, les Ottomans ou-
vrirent leur feu et,enhardis par la timidité des Egyptiens,
se portèrent aussitôt en avant.
   Le feu des batteries ottomanes révéla leur ordre de ba-
taille. Dans la marche, une grande lacune s'était ouverte
entre la gauche de leur cavalerie et l'infanterie. Les
Egyptiens, lancés par Soliman, s'y précipitèrent. L'artil-
lerie rassemblée foudroya les masses interdites. La cava-
lerie africaine, chargeant avec impétuosité, culbuta la
cavalerie turque et la sabra. Reschid, s'apercevant du
désordre, accourut pour la ramener, mais, égaré par le
brouillard, iltoinba dans un gros de Bédouins qui le firent
prisonnier et le conduisirent en toute hâte à Ibrahim. A
la nouvelle effrayante de la prise de leur chef, les Otto-
mans cessèrent de combattre et se dispersèrent comme