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LA GUERKE DE SYRIE 4b3 que passèrent les armées d'Alexandre le Grand, et plus tard, à l'époque de la première Croisade, les troupes qui avaient pris la voie de Constantinople. La situation y est saine et le paysage riant dans sa grandeur. Pendant que Hussein y élevait ses redoutes, la Syrie et l'Egypte acclamaient la fortune et les talents militai- res de Soliman etle grade de Major général de l'armée vint le récompenser de ses succès. Le 17 juillet, l'armée égyptienne s'empara d'Alep. Cette ville somptueuse, qui avait eu plus de deux cent mille âmes, comptaità peine alors quatre-vingt mille habitants. Elle relevait douloureusement les ruines amoncelées par le tremblement déterre affreux de§1822 ! En ce moment, une recrudescence de choléra la décimait. Ibrahim y laissa une partie de ses bagages et, à la recherche de son enne- mi, après avoir lancé des reconnaissances, s'enfonça dans les défilés du Taurus. Hussein l'attendait au milieu de fortifications redouta- bles. Des ouvrages, précipitamment élevés, couronnaient les hauteurs et battaient la route. La 29 juillet, à trois heures de l'après midi,l'armée des Egyptiens se présenta. Il n'était pas humainement possible d'aborder de front ces menaçantes batteries, ces épaulements si habilement élevés sur les escarpements de la montagne, ces retran- chements si bien garnis de troupes et si largement munis de canons dont le feu plongeant devait balayer la vallée. Du haut de leurs abris, les plus timides se sentaient ras- surés et en voyant déboucher par la route d'Alep les colonnes africaines harassées de fatigue et couvertes de poussière, Hussein et son armée se réjouirent etse flattè- rent d*effacer leurs précédentes défaites par une revanche éclatante. Les commandants africains vinrent eux mêmes recon-