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456                 LA GUERRE DE SYRIE

naître l'armée ottomane et, à sa vue, leur parti fut aussitôt
pris.
   Toutes les positions des Turcs étaient dominées par
des hauteurs qu'on pouvait facilement escalader. Sans
donner à leurs troupes fatiguées le temps de prendre le
plus court repos, sans permettre aux Ottomans de recon-
naître leur folie, les deux généraux égyptiens tournèrent
les redoutes, s'élevèrent au dessus des batteries dirigées
contre les profondeurs du vallon et,pendant que la fusil-
lade prenait les impériaux de haut en bas, des bataillons,
coupant leur retraite au nord, se massaient sur la route
et se couvrant avec des abattis, arrêtaient et refoulaient
les fuyards.
   Eperdus, les Turcs descendirent précipitamment dans
la vallée, abandonnant vingt cinq pièces de canon et
deux mille prisonniers. Ils se réfugièrent vers les maré-
cages et autour de la ville d'Alexandrette, espérant
y trouver la» grande flotte turque qui naguère avait
paru dans le golfe, mais qui venait de s'éloigner. Sans
espoir de ce côté, ils envahirent la petite cité. Le
lendemain, les Egyptiens profitant de leur panique, les
y poursuivirent. Quatorze autres pièces de canon,_ des
approvisionnements et des prisonniers devinrent encore
la proie des vainqueurs.
   Atteintd'une ophthalmie,dégoûté àjamains delà guerre
et de ses périls et n'étant pas certain qu'on lui laisserait
sa tète sur les épaules, l'infortuné Hussein, le feld ma-
réchal caressé de son souverain, le Pacha nommé de
l'Egypte et du Sennaar, s'enfuit, s'égara dans les défilés
de la montagne et disparut.
   Les uns disent qu'ayant emporté sa fortune et une
partie du trésor de l'armée, il nolisa un petit bâtiment
grec pour lui et sa suite, mais que le patron, séduit par