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454 LA GUERRE DE SYRIE ses forces sur la gauche de l'ennemi que, par un mouve- ment oblique il prit en flanc, l'écrasa de toute son artil- lerie et, faisant donner en même temps sa cavalerie et sa réserve, il mit le centre et la gauche en déroute, tan- dis que la droite restait paralysée dans son canal. Les Turcs essayèrent vainement un chang-ement de front, la panique s'en mêlait. Après une lutte inégale et malheureuse,ils se débandèrent et prirent précipitamment la fuite, laissant sur le champ de bataille deux mille morts, trois mille prisonniers, douze pièces de canons et les bagages. Méhémet, dans sa précipitation, oublia sa correspondance et ses papiers.Les Turcs,en se repliant, semaient sur les routes leurs canons, leurs armes et leurs bagages. Heureux de cette aubaine, les Arabes, jusque là indifférents, sortirent de leur neutralité et se mirent à la poursuite des fuyards. Le mal qu'ils firent aux Turcs égala celui que leur avaient fait les . Egyptiens. Sans s'arrêter à Hamah, sans même s'en approcher, les Pachas qui commandaient l'armée s'enfuirent vers Alep. Hussein, qui campait non loin de la ville, voulut aussitôt se réfugier dans ses murs ; mais les habitants effrayés lui en fermèrent les portes. Hussein courut alors vers les défilés du Taurus et ayant cru reconnaître une forte position près du joli village de Baïlan, il s'y retrancha, ainsi que les débris de son armée et la réserve qui n'avait pas combattu. Baïlan qui allait bientôt retrouver une nouvelle, une éclatante célébrité, n'a point un nom inconnu dans l'his- toire. Il est situé dans une position délicieuse, près de la gorge de l'Amanus, unique passage pour pénétrer d'Arménie en Syrie. C'est par ce défilé profond que les anciens appelaient Pylœ-Syn'œ, Portes de la Syrie,