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                     POÉSIE.

      Mais ne crains rien, la nuit s'achève
      Et fuit aux horizons lointains.

      « Oui, c'est le chant de l'alouette,
      Oui c'est l'aurore ! le bonheur
      S'annonce à ton âme inquiète
      Par cette furtive rougeur. »

      Pendant qu'ainsi cette espérance
      De ses doux'propos me berçait,
      Malgré la bise et sa démence
      Autour de nous tout fleurissait.

      Et la nature semblait dire :
      « Que t'importe ce vilain temps,
      Pas une fleur, pas un sourire
      Ne manqueront à ce printemps. »
                               HUGUES BERTHIN.




                  L'EXILÉ

Le malheureux proscrit sur la rive étrangère
Ne connaît plus la joie et la félicité,
Quand au-dessus de lui tout parle de lumière,
Et quand autour de lui tout chante la gaîté,
S'il veut mêler sa note à cette mélodie,
Sa voix n'exhalera qu'un son triste et plaintif ;
Car la terre d'exil n'est jamais la patrie,
Et rien n'est beau jamais à qui se sent captif !

Et l'on demande encor pourquoi dans ce bas monde
L'on ne peut rencontrer de bonheur sans revers ;
Et pourquoi bien souvent i:ne angoisse profonde
Rend le cœur languissant et les songes amers ?