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GERSON 143 ans plus tard, il remplaça Pierre d'Ailly comme chancelier de l'Eglise et de l'Université de Paris. Il n'avait alors que trente-deux ans ; c'était une tâche difficile et dont Gersou s'acquitta avec honneur, prudence et fermeté, alors que les factions politiques ensanglantaient la France et que le schisme désolait l'Eglise. L'Université de France a toujours placé Gerson au nombre de ses gloires. L'éducation populaire fut l'une des préoccupations du grand Chancelier. Comment exprimer ses soins pour l'instruction chrétienne de l'enfance ? On ne peut oublier le zèle qu'il déploya auprès du roi en fa- veur du peuple: Avec une admirable sagesse, il sut faire justice de toutes les superstitions, de tous les pharisaïsmes de son temps. Les intérêts de la patrie et de l'humanité ne le laissèrent jamais indifférent, Jean sans Peur, duc de Bourgogne,avait été en maintes occasions le protecteur de Gerson. Homme violent et san- guinaire, il venait de faire assassiner le duc d'Orléans, son rival ; il se glorifia de son forfait et trouva même un apologiste dans le docteur Jean Petit. Le chancelier les condamna l'un et l'autre dans la chaire de Notre-Dame,et prouva qu'en aucun cas il ne peut être licite de tuer même un tyran. Cet accident terrible exerça une grande influence sur la vie de Gerson. Les partisans de Jean sans Peur, irrités contre le Chan- celier, dévastèrent sa maison, et Gerson n'échappa à leur vengeance qu'en se tenant caché durant deux mois sous les voûtes de Notre-Dame. Epoque de déchirement, de deuil et de larmes, la guer- re civile éclatait partout en France, et Paris en fut le