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                         PJÃŽNITENTS DE LA CROIX                           01

  La chapelle située près de celle de Saint-Clair (1 ) a été
  augmentée et réparée en 1767, avec l'agrément de Mon-
  seigneur deMontazet. Le recteur, en 1792, était Claude
  Savin, rue Saint-Dominique. (Alm. de 1792.)
    Je ne pourrais pas dire ce que devint cette chapelle, à
 l'époque de la vente des biens nationaux ; car, dans le cata-
 logue de ces actes de vente, je n'ai rien trouvé qui pût y
 avoir quelque rapport.
    Dans le voisinage de cet asile de dévotion, on eut l'idée
 d'en ouvrir un à la distraction et à l'adresse manuelle.
 A cette époque, le jeu de paume était très en vogue , et
 près de ladite chapelle on construisit pour ce jeu un bâti-
 ment existant encore et servant aujourd'hui au Magasin
 général des soies. La révolution apparut et supprima toutes
 les sociétés de Pénitents, en laissant la liberté aux joueurs
 de paume qui avaient des établissements dans plusieurs
 quartiers de notre ville.
    La mode de la paume passa; elle fut remplacée dans ce
 local par le règne de la loterie, cette prêtresse de la ruine
 et de la démoralisation. Ce fut vers 1810 qu'elle s'installa
dans ce bâtiment, qui servit aussi de salle de concerts et
de lieu de réunions diverses. L'installation de ce jeu gouver-
nemental va donc m'engager à parler de sa naissance, de
son séjour à Lyon et de sa suppression.
    Le but de la loterie, ainsi que celui de tous les autres
jeux, consiste dans l'espoir de gagner un lot. Comme l'on
perd beaucoup plus souvent qu'on ne gagne, le gouver-
nement en fit un moyen de se procurer un revenu, et la


  (1) La chapelle de Saint-Clair existait à l'angle de la place de ce nom et
de la montée des Fantasques. C'était autrefois une recluserie, et l'on invo-
quait saint Clair pour la guérison des yeux, de même que l'on s'adresse
encore a saint Bonnet, pour les maux de tête.