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30                         THIEURIAT

services seraient récompensés par la croix de la Légion
d'honneur. Cet espoir ne s'est pas réalisé. Thierriat,
sensible à la considération comme tous les artistes et
les hommes de valeur, ne voulut cependant pas la deman-
der. Il était fier ; il avait fait ses preuves ; il croyait que
cela devait suffire. Plus tard, notre préfet, M. Chevreau,
la demanda pour lui et je l'en remercie ; mais il éprouva,
me dit-il, une certaine résistance à Paris, sans doute de
la part d'un haut personnage déjà cité dans cette notice
et n'obtint pas ce qu'il avait demandé ; et cependant si
Thierriat avait été décoré, l'honneur eût été réciproque,
et tout le monde eût applaudi. Il méritait même la croix
d'officier, me dit un jour notre poète Soulary.
    Sa retraite lui laissa plus de loisirs pour se livrer à l'art.
 Ses excursions se multiplièrent, ses œuvres et sa collection
 s'augmentèrent, le travail infatigable étant un besoin de
sa nature. Aucun jour de sa vie n'est resté improductif, et
c'est un grand exemple qu'il nous a laissé.
    Pour donner une idée de sa vie laborieuse, je prends au
hasard, dans un calepin où il a tenu note de ses travaux
depuis l'année 1825, l'emploi de son temps pendant le
mois de septembre 1867, — il approchait alors de quatre-
vingts ans — et je copie textuellement ce qui suit : — « Le
5, vue en Provence, le matin, aquarelle; le 7, même vue,
le soir; le <1