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24                       THIFKRIAT

que les artistes n'ont pas toujours la gravité des savants.
C'est mon excuse.
   Nous avons dit, comment la classe de fleurs, sous
la direction de Tliierriat, atteignit un haut degré de
prospérité.
   Les concours de ses élèves, exposés dans la salle du con-
seil des professeurs, formaient un petit musée qui procla-
mait l'excellence de son enseignement. Cette collection
intéressante en fut enlevée plus tard, pour des raisons
qui n'ont pas été expliquées.
    La conservation et l'agrandissement des musées étaient
aussi l'objet de toute sa sollicitude. Pour les préserver de
toute dégradation en temps d'émeute, il risqua plusieurs
fois sa vie. L'insurrection de novembre 1831 le vit à son
poste nuit et jour au palais Saint-Pierre, et il ne le quitta
que pour un poste plus périlleux, que lui imposait son
grade de lieutenant de la garde nationale. Mais, avant de
s'y rendre, il vint nous embrasser au lycée, fut assailli,
vers la rue Basseville, par un groupe d'émeutiers, et ne dut
son salut qu'à son énergie. Sur la place des Bernardines à
la Croix-Rousse, il conduisait une compagnie de g-ardes
nationaux et de militaires placés sous ses ordres. Ses
 épaulettes devinrent le point de mire des insurgés maî-
 tres des maisons voisines, et s'il ne fut pas atteint, il
 eut la douleur de voir tomber près de lui son ami, M.
 Schirmer, le chef du cabinet de dessin de la maison Dé-
 pouilly, la première maison d'étoffes de goût à cette
 époque.
   Pendant les journées d'avril 1834, quand la ville fut
pendant huit jours au pouvoir de l'insurrection, il se ren-
dit constamment, du matin au soir, au palais Saint-Pierre,
dont ses collègues, n'étant pas conservateurs des musées,