Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
 434                     AUTOUR DE LYON.

che, gwec'h, goez, gwaz, cours d'eau; gaélique kas, pied, etc.,
et, dans cet état, vous aurez celle qui va, marche, court, se pré-
cipite, sens identique — celui de tant de cours d'enu, du Gange
principalement, Ganga « le va-va, » c'est-à-dire « l'allant par
 excellence. » Vous pourriez songer à Cotia « la boisée, » comme
pour Couzon de ma douzième lettre ; songez en même temps que
la forêt interrompue dont se couvrait le pays des Celtes, lorsque
la Coise et ses analogues reçurent leurs noms, eût fait donner
cette dénomination de boisée à toutes les rivières gauloises. Il y
a sans doute des réserves à faire : ainsi la Chalaronne, dépen-
dant d'une marche exceptionnellement boisée, a dû recevoir une
dénomination exceptionnelle ; ainsi Duerne ferait seulement
allusion à une espèce d'arbres déterminée. Des essences particu-
lières, des pins, des chênes, des trembles, etc., ont produit né-
cessairement des topiques distinctifs. Que vous en semble?
  — A moi ? Rien. Que le crime de vos étymologies retombe
sur vous et vos descendants jusqu'à la vingtième génération !
En attendant, marchons : notre guide nous indique de ce côté
un village de

   — L'Aubépin ; c'est lui sans doute qui pyramide sur ces hau-
 teurs, au-dessous de cette chapelle dédiée, dit-on, au bienheu-
 reux saint Pierre.
   — Je le crois. Ce nom de YAubépin annonce le culte d'un
 arbre de la famille des mespilées, de même que la chapelle un
groupe de monuments mégalithiques détruits. L'aubépine en
fleur jouissait, comme peut-être tous les végétaux du culte
 druidique, de l'immunité connue sous le nom de droit d'asile.
 Ce droit, sorti de nos mœurs, subsistait au milieu du vie siècle :
il sauva la vie à Warnachaire, maire du palais de Bourgogne et
d'Austrasie, traqué par les satellites de Brunehaut. Au temps du
consulat et sous le premier empire, le centre de la France, la
Bourgogne, la Franche-Comté révéraient encore « la perle des
haies » à l'égal d'une plante sacrée : le peuple de ces provinces
lui attribuait, à l'instar des Hellènes au laurier et des Hindous
au figuier des Banians, le don merveilleux de préserver de la