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452 AUTOUR DE LYON. e — Duerne, au X siècle Duerna (1), doit être l'obligé de du ou dmv hem « noirs entassements, » d'une forêt de sapins : rappelez-vous la Forêt-Noire; ou « divins entassements, » de quelque consécration païenne oubliée. Si vous n'êtes pas satis- fait, je puis vous servir encore le gaélique Duvranna « noir torrent de la montagne, » de bran en construction vran, torrent de la montagne Duvranna, dénomination ossianiqùe ; se re- trouve, d'après les commentateurs du barde de Selma, dans le moderne Dowern, affluent de la mer d'Ecosse, près de Banffou Bamf. Quant à l'élément de suffixe hern, vous pouvez le remar- quer construit en là eaeharnum, resvé au Tiéarn, en Fe-roiques, peuples des régions montueuses de l'Italie centrale, etc. C'est la forme gaélique et cymrique mm ou caim « amas factice ou na- turel, » passée à l'aspirée chuintante cham, comme en Charmy du Beaujolais, puis réduite à l'aspirée pure h. — Amen! amen! soupira par deux fois mon latiniste; si je • n'acceptais pas Duhern ou Duvranna, vous seriez homme à m'en percer d'un autre jusqu'à la halte prochaine. Cependant, ajouta-t-il, j'ai je ne sais quel faible pour le tout formé Duvranna : il nous a donné Dowern, qui, prononcé Dâouern, est de tout point identique à notre Duerne. Bien mieux, le sens de localité « aux torrents montagneux, bordés de noirs sapins ou de noirs escarpements » dont il le gratifie, me paraîtrait un souvenir précieux de l'aspect primordial de la contrée. — Amen! rëpliquai-je à mou tour, je m'attendais à la double route ou chapelle (2). Après quelque marche, un mamelon, campé à la jonction des deux ruisseaux, premiers générateurs de la — Coise, nous présenta Saint-Symphorien déployant son éventail de maisons surmonté d'une église de construction mo- derne. Celte rivière me remettant eu mémoire de nombreux cours d'eau de la France moyenne, je repris avec la parole ce (1) Charte de Savigny, de 960. (2) Duerna, à duabus ecclesiis ou viis, selon tous les latinisants.