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                         LA GRANDE-CLAIRE.                          375

« après lequel S. M. fut conduite par Mgr l'archevêque
« en l'archevêché ».
   Après avoir lu, dans ses détails, la description faite par
Pierre Matthieu des magnificences de cette entrée royale,
on comprend que la ville dut dépenser des sommes ex-
cessivement considérables ; l'on peut aussi trouver quel-
ques renseignements sur ce sujet, dans l'Inventaire des
Archives communales, qui parle des théâtres, prospec-
tives, arc « triomphaux, portaulx, obélisques, pyramides
et autres choses ». On y rencontre aussi les noms de deux
peintres peu connus, Jean Maignan et Jean Perrissin(l),
chargés des peintures moyennant un écu et demi à l'un et
à l'autre, pour chacun des trente jours consécutifs qu'ils
seront employés.
   « Rien ne donna plus de contentement n'y de plaisir
« à Sa Majesté que la nouvelle de la sainte et juste ré-
« solution que le pape avait prise de déclarer sa bonne
« volonté envers elle, et de faire valoir la pureté de sa
« conversion              et qui ne fut esjouy d'entendre
« que ce funeste anatlième de Sixte V était changé en
« une vraiment paternelle bénédiction ! »
   Ge fut en effet le 14 septembre que le pape Clément VIII
sanctionna publiquement à Rome la conversion du mo-
narque français.
   11 est avec le ciel des accommodements, et le peu sé-
vère Henri IV, en se convertissant au catholicisme, ne re-
nonça pourtant pas au culte de Vénus. Sa chère Gabrielle
l'attendait à Lyon, et d'avance il avait donné «ordre
« d'acheter de la tapisserie de Bergame (2), pour deux

   (1) Le premier est simplement cité dans les Lyonnais dignes de mé-
moire, mais on n'y mentionne pas le second.
   (2) Il paraît que ces tapisseries étaient en grande faveur dans notre
ville, car nous rencontrons le document suivant dans l'inventaire des