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                           LA GRANDE-CLAIRE.                          3ÔR

 » issue seulement, et esquelles fut défendu déjouer à jeu
 « de sort. » (Chap. 68, p. 192). Le P . Menestrier nous
dit qu'il ne leur était pas permis d'être « vêtues comme
« des femmes de qualité, et sans la marque qui leur étoit
« assignée d'une espèce d'éguillette ou de nœud de ru-
« ban sur l'une de leurs manches. » (Hist. consul., p. 364).
   Si aujourd'hui l'on n'empêche pas les ribaudes de por-
ter le costume des femmes de qualité, on devrait bien en-
gager celles-ci à ne pas imiter celles-là dans leur toilettes
extravagantes. Mais le progrès a entièrement renversé
les anciens usages, et l'imitation de celles-là par celles-ci
est même de très-bon genre (1).


    (1) Les économistes ne forment pas les mêmes vœux que moi ; aussi
 le Courrier de Lyon du 15 juin 1869, dans «n article positif et sérieux,
 à l'occasion des courses, proclame la haute moralité de la toilette :
 « On s'aperçoit avec plaisir que les dames de Lyon, d'ordinaire si ré-
« servées, si timides,prennent goût aux solennités hippiques, qui leur
« procurent, outre une honnête distraction, l'occasion de faire valoir
« leurs avantages et la distinction de leurs goûts        Si les capitalistes
« lyonnais, qui, depuis" dix ans, ont jeté en pure perte trois cents
c millions dans de mauvaises entreprises étrangères, avaient donné
« cette somme à leurs femmes, en les priant de la dépenser en fêtes
« et en toilette, ils auraient fait une magnifique spéculation et réalisé
« le meilleur idéal du socialisme. » Il faut espérer qu'un jour le pro-
grès nous amènera à fonder un concours de toilettes féminines, et que
les maris dont les femmes auront réalisé cet idéal seront décorés et
anoblis. Voilà où conduisent les doctrines du Courrier de Lyon, jour-
nal cependant très-religieux, et qui, dans sa description des courses
de 1870, reproduit les mêmes idées.
   Pour combattre cet enthousiasme en faveur du luxe, je n'aurai
qu'à copier un passage relatif aux dames dont toute l'attention est de
ressembler « aux frous-frous bien connues qui ont mis toutes voiles
au vent, » et qui sont l'objet de démonstrations ironiques : •« Ce qu'il
« y a de fâcheux, dit le Courrier de Lyon, c'est que, dans la confusion
« d'un pareil défilé, il est fort difficile de faire une équitable appliea-