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              LE BOUQUET FATAL

                    SOUVENIR DE JEUNESSE (1)




   À ce" mortel outrage, le souffleté sentit un nuage voiler ses
yeux et tout son sang refluer vers le cœur. Il chancela et deux
larmes de rage perlèrent au bord de ses cils.
   Puis la réaction qui suit les coups de foudre se produisant
instantanément, son visage décomposé se colora de teintes vio-
lacées.
   Il voulut se précipiter sur l'agresseur, mais Raoul et les deux
femmes se jetèrent entre lui et Remy.
   — Ce n'est pas ainsi, dit Raoul d'Olivais, d'une voix vibrante;
ce n'est pas ainsi que se venge un soufflet.
   Florimond s'arrêta court.
   — Tu as raison, dit-il à Raoul. On ne survit pas à un soufflet,
ou l'on tue celui qui l'a donné.
   Sur ces mots, il ouvrit un élégant calepin, et d'une main
tremblante, mais d'un geste calme, il en tira une carte armoriée
qui portait ces mots :

                     FLORIMOND DE LA.RNAC
                             surnuméraire
                      A MINISTÈRE DES FINANCES.
                       U
                                    28, Rue de Lille.


   Et il la tendit à Remy en lui disant simplement : Voici, mon-
sieur.
   Remy, à son tour, sortit de sa poche un vieil agenda usé et
chargé de notes, déchira un fragment de page et écrivit son nom
et son adresse.
  (1) Voir les précédentes livraisons.