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236 NOTICE SUR TRÊVES. au sud-ouest, en défonçant le terrain pour.planter de la vigne, a trouvé des tombes creusées dans le gore, encore remplies d'une marne noirâtre et molle. A l'entrée de cette plaine, sur la nouvelle route n° 15, se voit la croix appelée de Saint-Abdon, sous laquelle on prétend, sans fondement, que repose le corps d'un officier tué lors de l'un des engagements rapportés plus loin. Cette croix a été érigée à la fin du xvie siècle, en témoi- gnage de la sincère réconciliation entre deux ennemis. On y va en procession le mercredi des Rogations. On voit encore, au sud-ouest de la commune, les tron- çons d'une voie étroite, tortueuse, escarpée, qui traver- sant les montagnes du Lyonnais, venait de Saint-Sympho- rien-le-Château, de Roanne, Duerne, Riverie, passait par Trêves et se rendait à Vienne, à l'époque gallo-romaine. Sous nos premiers rois, elle servait de passage aux trou- pes se rendant à la frontière du Rhône, limite de l'ancien royaume et de l'empire. Ces troupes passaient le Gier sur un pont en pierre d'une seule arche, tombé de vétusté en 1717 ; ce qui fait 87 ans après la chute de celui de Vienne. Durant ce temps, il ne servit qu'aux piétons, à cause de son peu de solidité. Un témoin oculaire, Chol Zacharie, noble habitant de Rive-de-Gier, dans sa nar- ration citée par M. Chambeyron, rapporte que, en 1684, le torrent débordé du Gier causa une véritable inonda- tionjles eaux s'élevèrent jusqu'au premier plancher des maisons, entraînant mobiliers, bêtes et gens, depuis Saint- Chamond jusqu'à Givors, et passant par-dessus le tablier des ponts très-élevés de Rive-de-Gier et de Trêves, qu'elles ébranlèrent fortement. Plusieurs habitant sallèrent un dimanche voir, comme ils le disaient, branler le pont. Ils assistèrent en effet à sa chute, mais aussi à un affreux malheur : deux d'entre eux, les nommés Bourdin et