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222                 ÉTUDE SUR IE PATOIS LYONNAIS.

plure, vos etot, çu second precepto de ia loi : Fais à ton
frore ce que te voudrios que te seiaise fa a te-mêmo.
   Est-o tôt? Et celu qu'a fa iquïn a-t-ai accomplai strictamint
la loi? Si al ou a fa,an'est pèblamèblo, sin dota,mais one
potpo dire par iquin qu'a eïaise mérita la recompinsa. 0
nos a incore aïto dit / Sei parfaits coma voutro pore celesio
est parfait; de mémo qu'a fat lure son solaï su los bons et
su los michants, vo devi, vos etot, pardonné a cellos que vo
volont mo, et lou rindre lo bien par lo mô. 0 vos reste incore
 après iquin in autrodevoiraimplure que consiste à faire ou-
tant qu'o v'est in vo lo bonheur de cellos que sont à î'intor de
vo, fenne, efants, manoure, messajos ; le betie même que
sont so voutra depindinsa. Greï-vo par iiasord que Dieu
les eye creïè et betô in çu mondo par que vo pochiô
 a voutron aisi le motraitô et in abusi de tote le manire ?
Après donc que le z'ant fa joliamint lou oura, après que
le~z ant trimé et barreï tota la semana, que le-z eïant, elle-z- >
étot, lou diminge et fête, par prindre lo repou, par se recalé
et se disposé à de travars noviaux. Accoté ce que m'a aïto
conté à çu sujet par iun de voùtros anciens: Ou tian delà Ré-
volution, adonc que tôt equie censé à la rinversa, et que se
creïant, le poure gints, d'aboli la religion, is éiant trachangi
l'armanat (1), betè lo décadi in plôci de la dirningi, et le rêve

   (t) L'almanach de Liège, ie Matthieu Laensberg, est, on le sait, ie se-
cond Evangile du paysan. C'est pour lui l'alpha et l'oméga, et il n'oserait
rien entreprendre avant de l'avoir bien et dûment consulté. J'ai souvent
pensé aa bien qu'il serait possible de faire, si, au lieu de l'emplir les co-
lonnes de ce mauvais papier gris à peine lisible, de contes blaus ou d'his-
toires terribles de crimes et de revenants, qui ont le tort de l'entretenir
clans ses crédules superstitions, on y substituait des contes moraux ou des
préceptes instructifs; puisque, à tort ou à raison, l'almanach est une puis-
sance avec laquelle il faut compter.
   Le paysan, comme les anciens Chaldéens, s'est fait une astronomie à son
usage ; demandez-lui, au milieu des champs, l'heure qu'il est, il lèvera les
yeux au ciel et, sans hésiter, sans se tromper, il vous dira : il est neuf heu-
res, le soleil est au quart de sa course; il est onze heures, le soleil s'appro-