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172                   LE BOUftOET FATAL.

  — Pas un mot de plus, dit Florimond d'un ton bref. Reprenez
ce nid d'araignées et de punaises et passez votre chemin !
  Ce disant, le jeune homme sortit brusquement les fleurs des
mains de sa maîtresse et avec un geste plein de menaces et de
dédain les lança au malheureux Remy.
  Par un mouvement irréfléchi, spontané, ce dernier saisit con-
vulsivement le bouquet et le pressa sur son cœur. Puis, soudain,
se ravisant, il l'éloigna de lui avec la même rapidité qui avait
présidé à son premier geste et le considéra avec un atten-
drissement mêlé d'horreur.
  Finalement, il le jeta violemment à terre, avec les signes, du
plus sincère et du plus horrible dégoût.
  Les jeunes femmes et leurs cavaliers suivaient ces mouve-
ments successifs avec une sorte de stupéfaction.
   Mais tout à coup, rompant le silence et se dressant de toute sa
hauteur, Remy s'écria :
   — Comprenez-vous maintenant qu'il faut que je lave ma
main, après qu'elle a touché vos souillures ? C'est sur votre joue
que je vais l'essuyer !
   Et d'un bond plus prompt que la pensée, il fondit sur Flori-
mond et frappa du revers de sa main, le visage rose et frais
du jeune homme.
                                         Maurice   SIMONNET.



  A continuer.